Et au Fenua ?

Très bien, le monde a un objectif simple à tenir, 716 milliards de tonnes. Simple, mais pas vraiment parlant : ça fait combien plus concrètement ?

Pour le rendre concret, il faut répartir ces milliards par pays. Quelle est notre part du gâteau en Polynésie ? Il y a mille façons de régler ce problème diplomatique. Doit-on considérer que les pays industrialisés de longue date qui ont déjà consommé leur part, laissent place aux autres ? Ou faut-il justement être plus indulgent envers ces pays qui partent de très haut, amortir leur chute ?

L’option la plus objective pourrait être de donner à chaque terrien un budget égal, et de lancer les décomptes le 1er janvier 2016, au lendemain de ce fameux accord de Paris, comme le propose cet article.

Par exemple, il y a environ deux fois moins de Canadiens que de Français, le budget du pays est donc la moitié de celui de la France. Et pourtant, le Canada émet trois fois plus de CO₂ par habitant que nous ! Ils ont donc très violemment entamé leur budget depuis 2018, et leur effort devra être colossal.

Qui prend les émissions de mon smartphone ?

Un point important vient nuancer ces calculs. La Polynésie française compte peu d'industries et beaucoup de nos produits sont importés. Le dernier smartphone est produit en Asie par exemple.

Si l’on considère que le citoyen qui s’achète une télévision HD est responsable de l’ensemble des pollutions de son achat, on parle alors de son empreinte carbone.

Idem pour le pétrole : si le litre d’essence brûlé par ma voiture est comptabilisé sur le territoire polynésien, n’oublions pas que ce pétrole a été extrait pour mon usage, par exemple en Arabie saoudite.

Ci-dessous, on peut voir que les émissions de l’immense fabrique qu’est la Chine sont rééquilibrées avec cette approche par empreinte. En Polynésie française, nos émissions territoriales de GES ne représentent que 40% environ de notre empreinte carbone !

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