Suivre et anticiper les risques vectoriels favorisés par le changement climatique

Du fait de la mondialisation et de la multiplication des échanges, le risque d’introduction de nouveaux vecteurs est accru. En outre, avec le changement climatique et la modification des conditions climatiques, certains vecteurs peuvent coloniser de nouvelles zones ou se multiplier plus rapidement.

Plus de vecteurs, c’est plus de risques de transmission de maladies vectorielles.

Le changement climatique peut également pousser les populations ou les vecteurs à migrer vers des zones jusqu’alors « sauvages », pouvant aboutir à l’apparition de nouvelles maladies.

Cette action consiste à suivre et anticiper les risques vectoriels favorisés par le changement climatique afin de mieux les prévenir/gérer et ainsi mieux protéger la santé de la population.

A l’échelle des Pays du Pacifique, la Polynésie française dispose de nombreuses compétences en la matière. Avec l’Institut Louis Malardé, les diagnostics sont possibles et rapides. Des études de séroprévalence également. En outre, avec son centre Innoventomo, l’ILM dispose de ressources (entomologistes médicaux) et de technologies (Technique de l’insecte stérile, Wolbachia…). Le Centre de santé environnementale assure également encore de la surveillance aux frontières et dispose de matériel pour les actions de pulvérisation. Certaines communes sont également très volontaires pour mener des actions de terrain.

Enfin, l’isolement du territoire est également un atout puisqu’il permet de restreindre l’introduction de nouveaux vecteurs (bien que cela reste toujours possible).

Néanmoins, au sein de chacune de ces structures, le nombre de personnes ressources reste faible. En période de crise, cela reste largement insuffisant. Le turn over des agents est également un frein, avec souvent la perte des connaissances au fil des années.

Enfin, les études (séroprévalence, surveillance…) et les nouvelles techniques de lutte (technique de l’insecte stérile, Wolbachia…) coûtent chers et ne sont plus compatibles avec les réductions des budgets. En outre, les appareils utilisés dans la lutte périfocale sont vieillissants, leur entretien est complexe et leur rachat est coûteux.

Il est donc essentiel de disposer de suffisamment de personnel ressource (création de postes) et de moyens financiers.

Les risques vectoriels sont permanents et peuvent également émerger rapidement. Aussi, la vigilance doit être sans relâche et les moyens déjà prêts à intervenir rapidement.