Valoriser les produits résiduaires organiques des exploitations agricoles et des agro-industries
Publié 09-08-2024 par AE_LudovicSchneiderPermalien
Produire des engrais organiques locaux, en remplacement des produits importés de même type ainsi que des engrais de synthèse pour augmenter notre autonomie et réduire notre empreinte carbone liée aux importations
Aider à la mise en place de structures permettant la valorisation des produits résiduaires organiques (PRO) locaux (effluents d’élevages, biomasse carbonée, sous-produits de l’agro-industrie de la pêche…) en facilitant la réalisation et le passage des différentes étapes des projets : dossiers ICPE, aides matérielles et études, caractérisation et appui technique…
Début du projet | Fin estimée | Fin effective |
01-01-2021 | 31-12-2030 | n.c. |
Finalités
- ☑ La lutte contre le changement climatique
- ☐ La préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources
- ☐ La cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations
- ☐ L’épanouissement des êtres humains
- ☑ Une dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables
Contexte
La Polynésie française a importé 1800 tonnes d’engrais/an entre 2019 et 2022 pour permettre la production des fruits, légumes, produits vivriers et fourrages. Sur cette quantité, 40 tonnes sont des engrais organiques déshydratés que nous pouvons produire au fenua. Mais la Direction de l’agriculture (DAG) et la Chambre d’agriculture (CAPL) ont la volonté d’aller plus loin, la valorisation des produits de la pêche est un des gisements d’importance par exemple avec 1500 tonnes de sous-produits frais qui pourraient être transformés comme engrais. Avec la politique actuellement mise en place, ce gisement est en augmentation et d’autres gisements pourraient être mieux valorisés (effluents d’élevages, déchets de cantines et d’abattoirs…) et non plus être traités comme des déchets. Leurs richesses en NPK sont à déterminer pour la plupart.
Actions
L’appui aux acteurs privés et aux porteurs de projets avec une vision d’économie circulaire est à la base d’une diminution des importations d’engrais, limitant ainsi les effets du transport maritime ou aérien sur le réchauffement climatique. En ce sens, l’administration et les politiques publiques se doivent d’être des facilitateurs de l’action des privés dans un cadre règlementaire à respecter. Il est envisagé de voir si ce cadre réglementaire qui tourne autour de la production de PRO correspond aux problématiques et priorités actuelles du territoire.
Une meilleure connaissance des gisements en volume et en qualité est à privilégier dans un premier temps. Cette action a démarré avec la CAPL en collaboration avec l’ADEME. Elle doit permettre de faire un point zéro sur ce que l’on a de disponible pour chaque PRO, sur le potentiel d’utilisation, s’il est nécessaire de transformer…
Les aides à l’agriculture sont possiblement à élargir aux matériels destinés à la production d’intrants locaux pour l’agriculture. Si des appuis essayent d’aller dans ce sens aujourd’hui au sein de la Direction de l’agriculture, il est à envisager de consolider cet axe.
Une aide à l’augmentation des élevages de taille petite à moyenne plein air doit permettre de produire plus de produits résiduaires organiques au plus près des bassins de productions végétales mais aussi plus de viande locale de qualité et respectueuses du bien-être animal limitant ainsi les importations à la fois de viande et d’engrais.
En complément, dans les iles, des plateformes de compostage adaptées aux contextes doivent être développées voir des unités de micro-méthanisation avec les communes.
Les formations pour une meilleure utilisation des PRO doivent se développer, elles sont une étape clé à l’optimisation de l’utilisation de ces gisements locaux (apporter la bonne quantité, au bon moment).
Enjeux
L’enjeu est, par le biais de ces nombreuses démarches, de produire une gamme d’engrais organiques, si possible certifiés « utilisable en agriculture biologique » (UAB) en Polynésie française, pour répondre aux besoins variés des différentes espèces de plantes et à leurs différents stades de croissance.
Si cette volonté d’aller de l’avant dans une démarche d’économie circulaire et de meilleure valorisation de nos gisements doit être le moteur de la baisse du poids de l’insularité sur le réchauffement climatique, les premiers projets ont montré que l’on pouvait se heurter à une économie d’échelle défavorable à la valorisation de nos “petits” gisements en comparaison des prix pouvant être pratiqués par les importateurs des grands pays producteurs basés en Eurasie ou en Amérique. Ces prix allant même jusqu’à baisser quand un intrant local apparaissait, c’est un point de vigilance fort et une règlementation pourrait être adaptée sur la base d’un impact carbone des produits importés pouvant être substitués par des produits locaux.
Une partie de ces axes de travail est intégrée dans des actions phares du schéma directeur de l’agriculture (SDA). Ces actions du SDA alimenteront le plan climat pour cette fiche-action et sont enregistrées dans le tableau ci-dessous. Les dotations spécifiées sur 10 ans (période 2021 à 2030 du SDA) sont estimatives (en jaune) au regard de l’enveloppe totale de chaque action du SDA ou totales.
Axe | Orientation | action | budget/10 ans | |
1 | 1.4 | A1.4.4 | Mise en oeuvre du dispositive de formation continue des agriculteurs conformément aux besoins exprimés | 10 000 000 FP |
| 1.5 | A1.5.1 | Implanter et suivre des sites et projets pilotes autour d’un objectif d’excellence en agriculture vivrière sur atolls (A1514) | 1 000 000 FP |
2 | 2.1 | A2.1.2 | Maitriser la gestion des effluents des élevages porcins | 9 000 000 FP |
4 | 4.1 | A4.1.1 | Expérimenter, valider et transférer des références technico-économiques :
| 10 000 000 FP |
| 4.6 |
| Améliorer la gestion des effluents et le co-compostage | 400 000 000 FP |
D’autres actions doivent faciliter l’atteinte des objectifs du SDA en vue de limiter les importations et leur poids sur le réchauffement climatique. Elles ne portent pas de budget car uniquement sur du temps de main d’oeuvre des administrations et ministères concernés :
- Révision des modalités d’attribution des autorisation de produire des protéines d’origine animale
- Taxation carbone sur les intrants importés en competition avec des intrants locaux
Tâches programmées
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en coursMise en oeuvre du dispositif de formation continue des agriculteurs conformément aux besoins exprimés (SDA A1.4.4)
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en coursImplanter et suivre des sites et projets pilotes autour d’un objectif d’excellence en agriculture vivrière sur atolls (SDA A.1.5.1.4)
-
en coursMaitriser la gestion des effluents des élevages porcins (SDA A2.1.2)
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en coursExpérimenter, valider et transférer des références technico-économiques :
- Gestion et amelioration de la fertilité des sols)
- Agrosystèmes integrant les petits élevages et agropastoralisme
(SDA A4.1.1) -
en coursAméliorer la gestion des effluents et le co-compostage (SDA A4.6)
-
en coursRévision des modalités d’attribution des autorisation de produire des proteines d’origine animale
-
à faireTaxation carbone sur les intrants importés en competition avec des intrants locaux
Impacts
L.MAUNAS (DAG) / C.DENIOT (CAPL)
Indicateurs
Valeur graphique | Nom de l'indicateur |
- Valeur de l'indicateur : Aucune valeur (plateformes) Minimum : 0 Maximum : 48 Valeur seuil : 3 | Nombre de plateformes de compostage opérationnellesSuivi |
- Valeur de l'indicateur : Aucune valeur (nb) Minimum : 0 Maximum : n.c. Valeur seuil : n.c. | Nombre de formation sur la fertilité des sols et l’utilisation des PROSuivi |
- Valeur de l'indicateur : Aucune valeur (nb) Minimum : 0 Maximum : n.c. Valeur seuil : n.c. | Nombre d’unité de production d’engrais ou amendements organiquesSuivi |
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