L’huile de coprah pour remplacer le fuel à Tatakoto

Publié 30-11-2020 par AE_LudovicSchneider

Produit, transformé en huile et utilisé sur place comme carburant, le coprah pourrait bien permettre à l’atoll de Tatakoto, dans les Tuamotu, d’être autosuffisant en énergie. Une étude de faisabilité sur un projet pilote de groupe électrogène à l’huile de coprah est dans les tuyaux. Une action directement issue du Plan climat énergie...

Huile vierge, eau, lait et bourre de coco : en toile de fond, c’est toute la filière que le Pays cherche à valoriser, notamment pour soulager les finances publiques.

Déjà équipé d’une centrale hybride photovoltaïque/fuel, l’atoll de Tatakoto est le parfait candidat pour accueillir le "projet pilote de groupe électrogène à l’huile de coprah". Paru au journal officiel le 20 novembre dernier, un appel d’avis public à la concurrence pour une étude de faisabilité donne le top départ d’un modèle économique qui se veut plus "circulaire". Car si Tatakoto a été retenu, c’est bien parce qu’il a une capacité de production de coprah suffisamment importante pour répondre aux besoins d’une telle centrale. Soit 217 tonnes en 2019. "Les quantités de diesel nécessaires sur l’année correspondent à peu près à ce qu’on pourrait produire comme huile en transformant le coprah collecté sur l’île" résume Philippe Couraud, à la Direction de l’agriculture. Mais l’enjeu est également technique pour un suivi adéquat du processus. "Le niveau de technicité des équipes communales est remarquable, c’était un élément déterminant pour décider de conduire ce projet là-bas" justifie le responsable.  

Au passage, le projet peut se prévaloir de réduire l’impact carbone du coprah, mettant un terme aux va-et-vient des cargos sur les 568 kilomètres qui séparent Papeete de Takatoto. "Le coprah produit là-bas est envoyé avec du fret subventionné vers Papeete, où il est transformé en huile qui est ensuite exportée et parallèlement, du diesel est transporté dans l’autre sens pour faire tourner leur centrale,  explicite le directeur. Là, on va rompre ce schéma."   

Un dispositif vertueux que le Pays aimerait pouvoir répliquer dans d’autres îles. Mais en toile de fond, c’est toute la filière "coco" que le Pays cherche désormais à mieux valoriser. 

A ce jour, 95% de l’huile de coprah est exportée, soit 6 000 à 8 000 tonnes par an.   

"Un secteur lourdement subventionné"   

"L’huile de coprah, ce n’est pas la meilleure valorisation, reconnaît Philippe Couraud. Et c’est un secteur lourdement subventionné. L’idée aujourd’hui c’est de conforter le potentiel de production de notre cocoteraie, tout en limitant dans la mesure du possible les coûts pour la collectivité."

C’est que le coprah pèse lourd sur les finances publiques. Subventionné à hauteur de 1 à 2 milliards de Fcfp chaque année, il procure toutefois des revenus de substitutions aux producteurs. Activité refuge, il permet de fixer les populations dans les îles. 

Mais alors que "le dispositif de soutien du prix du coprah relève d’un objectif essentiellement social, le Pays n’a aucune information sur ses résultats" épinglait la cour territoriale des comptes en 2017 dans son rapport sur le coprah. 

 

Source et texte complet de Esther Cunéo sur TahitiInfos, 30 novembre 2020


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